15 ⸱ Furies
J. RUOCCO
Julie Ruocco – ACTES SUD
Pour l’amour de Taym
La jeune Bérénice, toute à son trafic d’œuvres d’art à la frontière turco-syrienne, est contrainte de prendre en charge une enfant exfiltrée d’un camp de réfugiés. Asim, pompier syrien et faussaire revenu d’entre les morts, l’aide dans sa tâche, et c’est au pays des peshmergas que tout va se nouer. Un premier roman âpre et bouleversant et une fin lumineuse.
Mon premier l ivre !Triste début tournante 2022…..
Modernité et mythologie se croisent dans ce roman tendu où de magnifiques figures de combattantes pour la paix ont de quoi nous inspirer.
Voyage dans l’enfer de la guerre en Syrie. Receleuse de bijoux antiques, elle devra transmettre telles les Furies, déesses de la vengeance tous les actes répréhensibles de la folie meurtrière inventoriés par une jeune femme assassinée et son frère devenu fossoyeur qui lui s’attache à retrouver ou donner un passé aux victimes enfouies sous les décombres des bombardements des belligérants. Un devoir de mémoire se créera (j’anticipe) via une très jeune enfant d’un camp Kurde de réfugiés (ou prisonniers ?) confiée par sa mère à la receleuse.
C’est mon interprétation personnelle de ce livre écrit sous la forme d’un témoignage romancé (fictif?) où sont évoqués la guerre civile en Syrie depuis le soulèvement de la population contre le régime de Bachar El Assad, la lutte entre les différentes oppositions islamiques, le problème kurde…
L’intrigue est bien compliquée et le sujet peu clair finalement. Il s’agit sans doute d’évoquer ce que vit la Syrie depuis des années mais tout est bien confus y compris le point de vue. On discerne qu’il s’agit sans doute de dire au monde qu’il n’a pas sauvé les Syriens, pas réagi face à la catastrophe syrienne.
L’héroïne est à insaisissable en tant que personne. On dirait une sorte de collage de différents aspects : la jeune étudiante en archéologie, l’enfant qui a elle-même été recueillie, l’archéologue sans avenir, la trafiquante, … tout cela ne colle pas. C’est peut-être le récit ou le style qui échoue à en faire u personnage.
Le personnage d’Asim est plus cohérent et le lecteur peut l’appréhender.
Roman très violent ! La guerre est évoquée avec brutalité avec une écriture très heurtée aux phrases courtes qui aurait mérité d’être un peu plus triées. Mais cela est efficace : on se retrouve au milieu des atrocités de Daesh qui semblent sans fins. Entre cauchemars et réalités tout se mélange ! L’astuce de l’autrice est de changer de style, pour revenir à un style plus descriptif quand ses héros se retrouvent chez les peshmergas du Kurdistan au Rojava. Pour un premier roman, c’est assez prometteur.