8 ⸱ Trois Alexandrines
S. VINCENDON
Sybille Vincendon – STOCK
Portraits de famille
Une vraie saga dans une Alexandrie aujourd’hui disparue. Il y a Rosette, la grand-mère charmante et rouée, sa fille Claire élevée comme un bibelot de salon, gracieuse à souhait, et puis Claude, la petite-fille qui entre en littérature comme on entre en résistance et qui sera l’épouse de Lawrence Durrell.
Ce livre est l’occasion de découvrir l’Alexandrie coloniale et cosmopolite du canal de Suez en s’attachant d’abord à une héroïne venue d’un milieu d’artisans parisiens très pauvres, puis à sa fille installée dans la vie luxueuse d’Alexandrie et enfin à sa petite fille qui fuit la ville après la seconde guerre mondiale, avant que ce monde ne s’écroule.
Suivre l’auteur dans sa découverte des différentes générations de sa famille est un peu fastidieux. On passe des clichés familiaux aux clichés d’une époque sans avoir d’éléments vraiment structurant sur celle-ci. Sur la fin du livre, une bonne surprise : on comprend que le vrai sujet était la petite fille, son destin d’écrivain et de femme d’écrivain. Là aussi, quel dommage : un véritable travail d’approfondissement sur les œuvres aurait permis de nourrir la fresque entreprise. Il eût fallu aussi que la démarche soit nourrie par une vraie culture littéraire et historique. Ici tout est survolé et creux.
p. 137 : “Tout ce que l’on me raconte sur cette période est amusant et noyé dans une chronologie confuse. A un moment, Alexandrie est bombardée.” C’est très amusant, en effet. Le reste est à l’avenant..