18 ⸱ Le fruit le plus rare ou la vie d’Edmond Albius
G. BELEM
Gaëlle Belem – GALLIMARD
Et la vanille devint “Bourbon”
Orphelin, analphabète, esclave et noir ; le nourrisson offert en cadeau à Feréol Bellier Beaumont, propriétaire terrien dans l’île Bourbon, est plutôt mal parti dans la vie. Mais il marque l’histoire de la botanique lorsqu’en 1841, il découvre le procédé de la pollinisation de la vanille. L’histoire sera ingrate avec lui, mais Gaëlle Belém lui rend ici un bel hommage. Un texte luxuriant.
La lecture de cet ouvrage n’est pas aisée : il faut relire les paragraphes pour en comprendre la teneur et le récit progresse bizarrement, sans doute au gré des documents exploités par l’auteur. Pourtant le sujet est vraiment intéressant : un esclave noir de la Réunion a réussi la pollinisation manuelle de la vanille et, par là, a fait la fortune des propriétaires locaux (qui ont dès lors cultivé la vanille), sans toucher lui-même le moindre bénéfice du progrès qu’il a permis d’accomplir. C’est donc l’histoire de l’exploitation d’une communauté par une autre à travers le cas de la culture de la vanille. La confrontation des deux personnages clef, Ferréol Bellier-Beaumont et Edmont Albius, était à elle-même un beau sujet.
C’est vraiment dommage et le raté commence dès le titre qui aurait dû comporter le mot « vanille ».