15 ⸱ La petite famille
I. BEAH
Ishmael Beah – ALBIN MICHEL
Frères et sœurs de rue
Ils sont cinq jeunes âgés de 7 à 18 ans quelque part en Afrique. Ce sont des gamins abandonnés de tous qui ont trouvé refuge dans la carcasse d’un avion dont ils ont fait leur foyer. Astucieux, débrouillards, ils arrachent à la vie tout ce qu’elle leur refuse. Mais ils grandissent, font des rêves, et peut-être le temps est-il venu pour chacun(e) de s’émanciper ?
Dur et tendre à la fois . Écriture agréable
Voici un roman à l’eau de rose qui raconte comment une jeune fille belle et intelligente va se sortir du ruisseau. Les dialogues sont sentencieux, illisibles de manque de naturel, les personnages simplistes, … l’intrigue est vraiment très ennuyeuse et on a du mal à continuer la lecture, même en s’accrochant.
Maintenant ce qui sauve ce roman c’est son caractère africain. Cette évocation de la désespérance de la misère où on ne survit que d’expédients, en attendant de passer de l’autre côté de la barrière, dans le monde de l’argent gagné par la corruption. Cette mise en face d’un autrui que nous dont nous ne soupçonnons pas le dixième des difficultés qu’il rencontre.
Roman touchant, empathique, plein d’humanité. L’auteur restitue, à travers l’histoire de cinq va-nu-pieds, la corruption et la pauvreté de l’ Afrique actuelle. Il sait de quoi il parle, il a été enfant soldat en Sierra Léone, puis adopté et nommé ambassadeur de l’UNICEF. Il témoigne de son parcours douloureux dans son livre « Le chemin parcouru »
Ils sont cinq. Deux filles, trois garçons et forment une petite famille.
C’est à hauteur de ces orphelins livrés à eux-mêmes, à travers leur quotidien, leur quête de survie, que l’auteur, Ishmael Beah, magnifique conteur, fait entendre la voix des plus vulnérables. Il apporte un témoignage de ce qu’est la réalité de la vie de ces enfants africains (il a été lui-même un enfant soldat en Sierra Leone) et pose sur eux un regard empli de tendresse et d’empathie.
La petite famille est un roman de l’instant. Du passé des protagonistes, on ne sait pas grand chose, de leur avenir, on le devine incertain. Sans pathos l’auteur nous transporte au sein de ce clan à l’intelligence sensible, celle qui permet d’organiser sa survie, qui rend les épreuves supportables et qui ouvre le champ des possibles.
La petite famille est un roman touchant qui se dévore.