13 ⸱ Françoise Héritier, le goût des autres
L. ADLER
Laure Adler – ALBIN MICHEL
Première femme au Collège de France
Laure Adler rend hommage à Françoise Héritier, anthropologue et ethnologue, passionnée de jazz et de polars. Une femme exceptionnelle qui a su brillamment s’imposer dans un monde d’hommes et qui, jusqu’au bout, a gardé une formidable curiosité pour ses contemporains et pour la cause des femmes.
Laure Adler a bien connu Françoise Héritier et raconte sa vie.
Cela donne des éléments sur cette femme, scientifique reconnue mais finalement assez peu connue du grand public. Ce livre est aussi l’occasion d’observer le monde universitaire dans lequel a vécu Lévi-Strauss avec lequel Françoise Héritier a beaucoup travaillé et auquel elle a succédé au Collège de France.
Maintenant, la connaissance personnel que Laure Adler a de Françoise Héritier est une porte d’entrée qui nuit à la qualité du livre. On oscille entre anecdotes personnelles et prises de positions subjectives qui empêchent de percevoir ce qu’a pu penser François Héritier . Par ailleurs, le livre est peu clair sur les aspects scientifiques et confus sur la chronologie. Il présente des répétitions et des raccourcis qui empêchent d’avoir une vision d’ensemble, sans compter l’absence de renvoi à des ouvrages de référence. On ne sait pas toujours si ce qui est écrit provient des ouvrages de Françoise Héritier, de leur lecture par Laure Adler, ou d’autres sources encore. Quant aux interviews de personnes qui ont connu Françoise Héritier … c’est peu convaincant ; ces témoignages de personnes très âgées des années après les événements expriment avant tout ce que Laure Adler a envie qu’ils disent.
Ce livre n’est donc sûrement pas une biographie, il manque tout un travail de fonds. C’est au mieux une évocation dont il n’est pas certain que la personne concernée aurait été satisfaite. Rien que la question de la position de Françoise Héritier féminisme, nourrie évidemment de ses travaux d’ethnologue, mériterait une approche bien plus fine et moins empreinte des façons de voir actuelles.
Je partage l’avis d’Elisabeth.
On (re)découvre Francoise Héritier et son actualité
MAIS le style est confus, il y a beaucoup de redites, comme si le travail de relecture n’avait pas eu lieu.
Et surtout l’auteur préfère revenir sur des anecdotes de la vie privée de Mme Héritier que sur son travail et ses idées.
Par exemple, j’aurais aimé comprendre les tenants et les aboutissants du conflit d’idée avec Claude Lewi-Strauss. On a l’impression que Madame Adler ne maitrise pas le sujet et l’évoque juste en quelques lignes, car elle ne peut pas faire moins.
En revanche les informations répétées sur les problemes psychiques de la fille de Mme Héritier m’ont mis mal à l’aise. A mon avis ils n’ont rien à faire dans ce livre.