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La volonté

5 ⸱ La volonté
M. DUGAIN

Marc Dugain – GALLIMARD
La gloire de son père

Marc Dugain nous offre un livre étonnant, une déclaration d’amour d’une rare pudeur à un père qui a su dominer son handicap, et avec qui les rapports n’ont pas été faciles. Il le fait en faisant revivre une France disparue, celle des Trente Glorieuses, tout en évoquant sa position douloureuse face au « couple forteresse » de ses parents. On prend de la hauteur.

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4 basé sur 7 avis

VOS RÉFLEXIONS
sur ce livre

7 thoughts on “5 ⸱ La volonté”

  1. ELISABETH

    L’auteur annonce qu’il va retracer la vie de son père, décédé prématurément en 1984 alors qu’à peine sorti d’une adolescence chahutée il s’était rapproché de lui.

    Jeune breton atteint pendant la guerre de la poliomyélite et paralysé du bas du corps il est soigné à Paris où, au terme de multiples opérations et séjour à l’hôpital, il récupère l’usage d’une jambe et s’élance dans la vie en béquilles. Élève brillant il fait son lycée, puis ses classes préparatoires à Paris et devient ingénieur, position professionnelle et sociale qu’il doit à sa volonté. Celle-ci le pousse toujours plus loin et il début sa carrière en Nouvelle Calédonie puis en Afrique avant de revenir en France. Sa femme, très diplômée également, poursuit elle aussi une carrière, dans le secteur de l’eau, où elle revendique de réussir malgré son handicap à elle : être une femme. Le père qui a été résistant pendant la guerre fait plus tard du renseignement pour l’état français dans le domaine du nucléaire. Les deux enfants sont pas mal laissés à eux-mêmes ce qui aboutit notamment à l’adolescence rebelle du second, l’auteur.
    Le roman, ou la biographie, est le prétexte à une sorte de fresque historique qui se concentre sur les grands événements sans apporter autre chose que le point de vue très affirmatif de l’auteur. C’est assez dérangeant cette vision partielle (et donc partiale) de l’histoire qui prétend être une sorte de résumé neutre, de toile de fond généralement admise quand chaque terme pourrait en être discuté. C’est comme si le romancier s’accordait un pouvoir – discutable.
    Le deuxième malaise que crée le livre c’est que le vrai personnage central n’est pas le père, mais son fils le narrateur qui réécrit ainsi sa propre histoire à l’ombre de son père. Sous couvert d’admiration paternelle, il y a là une sorte de démarche d’auto-justification, non pas que celle-ci soit un problème mais, dans ce cas, on annonce franchement la couleur.
    Quelques expressions heureuses mais l’ensemble est noyé dans une prose bien plate, bien verbeuse.

  2. Christiane

    Ce livre m’a beaucoup plu. Le livre « le plus personnel de Marc Dugain » comme l’annonce la 4ème de couverture. Homme d’une volonté de fer et d’une haute exigence, le père de l’auteur a profondément marqué et orienté la vie de son fils (le fils aîné est peu évoqué), qui a eu du mal a trouvé sa place face au couple très soudé de ses parents. Les commentaires sur la France des « trente glorieuses », la politique française en Afrique, la vie politique, mais 68, la transmission raisonnent particulièrement juste il me semble. En tout cas je partage plusieurs de ses réflexions et apprécié son coup d’œil sur la société.

  3. Christiane

    Pardon pour les fautes dans mon commentaire : – à trouver  – mai 68 – apprécie- . Le correcteur orthographique joue de mauvais tours parfois !

  4. veroG73

    Très interessant , j’ai aimé le style simple et precis de ces 3 generations au cours du 20e siecle.
    Les pages sur la politique et les attitudes des hommes dans les “colonies” ,
    apportent un eclairage bien embarrasant .

  5. Michel78

    Très beau « roman » si on peut appeler ce récit ainsi. Une écriture très élégante fait que l’on se laisse très vite prendre par la narration de l’histoire de la France du XXéme siècle, racontée depuis la génération de ses grands-parents jusqu’à lui-même. L’habileté de l’auteur est se savoir décrire des instants de voyages, de dîners, de travail pour illustrer une vie qui doit tout à la méritocratie qui a su propulser son père. On retrouve aussi dans les descriptions tant des ravages de la guerre sur la «gueule cassée » de son grand père que celle de la poliomyélite de son père le thème central et le titre de ce livre. Il n’en n’oublie pas, pour autant, de nous donner ses réflexions, très personnelles, sur les grandes idées de ce siècle : résistance, collaboration, capitalisme brutal et déclin du colonialisme.

  6. Giliane

    L’auteur nous livre une biographie sur son père, homme brillant, très beau, avec sa tête d’acteur américain, étonnant de volonté et d’engagement. Mais c’est aussi, et avant tout, un roman très bien écrit, sur les liens familiaux complexes où se mèlent l’admiration et la rancoeur, sur les enjeux sociétaux, sur les tragédies que furent les deux guerres du XXe avec une formidable évocation des grands blessés de la première, les fameuses gueules cassées. Bref, un roman très dense qui se dévore.

  7. Conseil

    Marc Dugain décrit la vie – une volonté sans failles – de son père et sa famille dans le contexte politique, social et géopolitique de la France de la 1ere guerre mondiale jusqu’au années Mitterrand. C’est peut-être le plus intéressant de cette biographie. Il y précise les positions de son père et les confortent en les complétant des siennes. A la fin, il évoque la vie des 2 enfants de son père dont la sienne sans jamais se nommer comme s’il voulait cacher ou en finir avec sa propre jeunesse « rebelle et chaotique» à cause de parents peu attentifs à leurs enfants. Il n’emploie alors jamais le pronom personnel « je » mais « son fils cadet » sauf à la toute fin du livre.
    Page 216, l’auteur nous explique les conditions politiques de l’assassinat de John Kennedy puis affirme page 233 que le commanditaire est une coalition d’anticastristes, militaires aigris, mafieux, etc… Une hypothèse hasardeuse dont il paraît être coutumier (?). La déclassification récente d’archives secrètes américaines confortera sa thèse ou la mettra, plus probablement, définitivement à bas.

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